Jour après jour, le Chat Blanc est revenu. Il semblait avoir intégré ma maison dans sa quête et savait désormais où se reposer un temps, boire et manger.. Mais il repartait toujours, même s'il semblait plus présent à ce qui l'entourait, à ce lieu qui l'accueillait.
Il finit par examiner en détail ce lieu d'accueil où il était attendu et à rentrer enfin dans cette nouvelle maison. Une découverte, une prise de confiance et ce retour progressif à une vie plus habituelle de chat.
Il est entré, puis il est resté un peu plus à chaque fois et dans ces moments de détente, il se réappropriait clairement une vie de chat qui prend son temps, qui se nourrit, qui fait sa toilette et se repose. Il était moins sur le qui-vive, prenait confiance jour après jour, mais toujours quelque-chose se passait et telle une urgence absolue, guidé par son idée fixe, il se remettait en chemin pour refaire encore et encore sa tournée des maisons qui se délimitait désormais essentiellement à ce quartier.
Il continuait sa quête mystérieuse qui s'accompagnait quand il me quittait, de miaulements déchirants, d'une demande que je ne comprenais pas.
Dés le début de cette rencontre je me suis rendue sur le site de "Pet Alert" pour créer une annonce concernant ce "mystérieux chat blanc" et vérifier s'il n'était pas recherché par d'éventuels maîtres.
Il avait été signalé dans un quartier de la vieille ville à deux, trois kilomètres de là et étrangement un autre chat exactement identique à lui était décrit dans le même secteur. C'était une femelle gestante d'un blanc tout autant immaculé qui avait été récupérée puis relâchée par un couple et c'est cette séparation qui avait certainement mis en chemin son "jumeau" qui depuis, la recherchait obstinément.
Intriguée par cette histoire, je me suis rendue dans le quartier où ils avaient été signalés tous deux, dans l'espoir de retrouver cette autre errante qui lui ressemblait tant. Une vieille grange fermée par une chaîne accueillait toute une population de chats de tous âges et de tous pelages, qui avaient pris l'habitude de se faufiler sous la vieille porte en bois. Certains dormaient dans la poussière dehors, assommés par la chaleur, d'autres sous les voitures, tentant d'échapper au four du bitume et tous avaient cette particularité des chats sans domicile ; cet air abandonné, sans espoir et plus ou moins famélique.
J'ai cherché un temps en sillonnant les ruelles attenantes, j'ai questionné plusieurs habitants du quartier qui avaient en effet aperçu cette chatte blanche "qui était bien grosse" et qui semblait "en piteux état", mais ils ne l'avaient pas vue depuis plusieurs jours. Je restais donc bredouille et sur ma faim et c'est bien plus tard que j'appris un peu par hasard, qu'elle avait été recueillie par une dame qui s'occupait des chats errants et qu'elle avait mis bas.
Je n'ai pas pu en savoir plus, malgré que j'ai fait passer le message de ce "frère jumeau" qui la recherchait désespérément et qui avait trouvé le moyen, malgré sa surdité et les dangers de la ville à traverser celle-ci et à arriver jusque là.
Encore à ce jour je n'ai eu d'autre nouvelle ni reçu aucune réponse. J'aurais souhaité les mettre en présence et si elle était bien celle qu'il recherchait si ardemment, j'étais prête à l'adopter elle aussi.
Allait-il finir par s'apaiser et ne plus passer ses journées en vaines recherches ? Allait-il enfin reprendre une vie de chat "ordinaire" qui a désormais un toit et quelqu'un pour veiller sur lui ? Car cette surdité dont il était atteint pouvait le mettre en danger et "communiquer" nécessitait de mettre en place d'autres techniques... Mais il avait développé des stratégies de survie et je découvrirai très vite que l'on pouvait "dialoguer" de bien des façons avec un chat..
A suivre : "La maladie fatale".
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